Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nuit précédente, depuis sa rencontre avec le merveilleux orfèvre jusqu’au moment où il s’était échappé du cabaret de la place Alexandre.

— Mon cher secrétaire, dit le conseiller, tu as bu, contre ta coutume, un peu tard vers le soir, et le vin t’a envoyé tout ce rêve bizarre.

— Quoi ! s’écria le secrétaire privé, j’ai bu, j’ai dormi ! Penses-tu que je manque de science sur le sommeil et sur les songes ? Je puis démontrer par la théorie de Nudow ce qu’est le sommeil, et comment on peut dormir sans rêver ; c’est pourquoi hamlet dit : — Dormir ; rêver aussi, peut-être. — Et quant à ce qui concerne les songes, tu en saurais autant que moi si tu avais lu le Somnium Scipionis et le célèbre ouvrage d’Artémidore sur les rêves ; mais tu ne lis pas, aussi tu portes sans cesse de faux jugemens sur toutes choses.