Aller au contenu

Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Albertine trouva que le portrait ne méritait pas un meilleur sort ; cependant elle s’était si bien accoutumée, dit-elle, à voir le portrait de son père dans sa chambre que cette muraille nue la troublait dans toutes ses actions. Il n’y avait d’autre remède à cela que de se laisser repeindre par un artiste habile, et on ne pouvait en trouver un meilleur que le jeune Edmond, qui avait déjà produit de si beaux tableaux.

— Ma fille ! ma fille ! s’écria le conseiller, qu’exiges-tu de moi ? Ces jeunes artistes sont bouffis d’orgueil et de vanité, et, pour le moindre travail, ils exigent des poignées d’or.

Albertine assura son père au contraire que le jeune Edmond travaillait moins par nécessité que pour la gloire, et elle fit si bien que le conseiller se décida enfin à aller trouver le jeune peintre.

On imagine avec quelle joie Edmond