Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/199

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lons, et qu’il lui donna de la chair et des couleurs. J’entendais les sons tendres et plaintifs de la flûte, dans ses tons ascendants, lorsque la tempête des violons et des basses a cessé, et que le tonnerre des timbales garde le silence ; j’entendais les accents brefs et rapides des violoncelles, du hautbois, qui exprime la douleur, jusqu’à ce que le tutti revenant tout-à-coup, eût comme un géant, écrasé toutes les plaintes et les douces lamentations, sous ses pas cadencés et retentissants.

L’ouverture était achevée : l’homme laissa retomber ses deux bras et resta les yeux fermés, comme quelqu’un dont une application extrême a épuisé les forces. La bouteille qui se trouvait devant lui était vide. Je remplis son verre avec du vin de Bourgogne que je m’étais fait apporter. Je l’invitai à boire ; il but sans cérémonie, et vidant son