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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/217

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s’étendait sur toute la surface de l’écritoire. L’homme s’approcha d’une armoire placée dans l’angle de la chambre, et tira un rideau qui la masquait. Je vis alors une suite de grands livres bien reliés, avec des inscriptions en lettres d’or, telles que : Orfeo, Armida, Alceste, Iphigenia ; bref, je vis réunis à la fois tous les chefs-d’œuvre de Gluck.

— Vous possédez toute l’œuvre de Gluck ? m’écriai-je. Il ne répondit rien, mais un sourire convulsif contracta sa bouche ; et le jeu des muscles de ses joues tombantes, mis tout à coup en mouvement, changea son visage en un masque chargé de plis. Les regards fixés sur moi, il saisit un des livres, ― c’était Armide ; et s’avança d’un pas solennel vers le piano. Je l’ouvris vitement, et j’en déployai le pupitre ; il sembla voir cette attention avec