Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/221

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Lorsqu’il eut terminé la scène, je me jetai dans ses bras, et je m’écriai d’une voix émue : Quel est donc votre pouvoir ? Qui êtes-vous ?

Il se leva et me toisa d’un regard sévère et pénétrant, et au moment où je me disposais à répéter ma question, il avait disparu avec la lumière, me laissant dans l’obscurité la plus complète. J’étais seul déjà depuis un quart d’heure, je désespérais de le revoir, et je cherchais, en m’orientant sur la position du piano, à gagner la porte, lorsqu’il reparut tout-à-coup avec la lumière : il portait un riche habit à la française, chargé de broderies, une belle veste de satin, et une épée pendait à son côté.

Je restai stupéfait ; il s’avança solennellement vers moi, me prit doucement la main, et me dit en souriant d’un air singulier : JE SUIS LE CHEVALIER GLUCK  !