Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hausser sur la pointe des pieds pour retomber à chaque instant, et ressemblait ainsi à un des atomes élastiques de Descartes.

Le professeur Mosch Terpin s’approcha de Balthasar et lui dit : « Eh bien, que dites-vous de mon protégé, de ce cher Cinabre ? Il donne fort à penser, n’est-ce pas ? et maintenant que je le regarde plus attentivement, je commence à soupçonner la vérité sur son compte. Le pasteur qui l’a élevé et qui me l’a recommandé s’exprime très-mystérieusement à l’égard de sa naissance. Mais considérez un peu sa noble tenue, ses manières aisées et distinguées : il est certainement de sang princier, peut-être bien le fils d’un roi ! »

En ce moment, on annonça que le souper était servi ; Cinabre s’avança en butant maladroitement vers Candida, s’empara de sa main en vrai lourdaud, et la conduisit vers la salle a manger.

Le malheureux Balthasar, au comble de la fureur, s’enfuit en courant, et gagna sa demeure à travers les ténèbres, les sifflements de l’orage et des torrents de pluie.