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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/155

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plus facile de se consoler que ceux de ce genre. — Candida…

» Au nom du ciel ! s’écria Balthasar avec effroi, Candida ! — Qu’as-tu à me dire de Candida ? — Est-elle perdue, est-elle morte ?

» Calme-toi, reprit Fabian, mon ami, du calme ! — Candida n’est pas morte, mais c’est la même chose pour toi ! — Apprends que le petit Cinabre est devenu conseiller spécial intime, et qu’il est à peu près fiancé avec la belle Candida, qui, Dieu sait comment ! est, dit-on, éprise de lui jusqu’à la folie. »

Fabian s’attendait à voir Balthasar éclater en plaintes violentes et en malédictions désespérées. Mais celui-ci dit en souriant tranquillement : « N’est-ce que cela ? je ne vois pas là ce qui pourrait me causer un si vif chagrin.

» Tu n’aimes plus Candida ? demanda Fabian tout ébahi.

» Je l’aime ! repartit Balthasar, j’aime cette enfant céleste, cette ravissante jeune fille avec toute la tendresse, tout le délire qui peuvent signaler la passion la plus ardente. Et je sais, — ah, oui je le sais ! que Candida m’aime aussi, qu’un odieux enchantement la tient seulement enchaînée ; mais bientôt je détruirai l’effet de cet infâme sortilège, je vaincrai le sorcier maudit qui fascine la pauvre enfant. »

Balthasar raconta alors à son ami dans tous ses détails la rencontre qu’il avait faite dans le bois de cet homme étrange, possesseur d’un équipage si extraordinaire. « Aussitôt, dit-il en finissant, qu’un