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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/242

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indulgent, et même favoriser d’un accueil familier les étranges figures qu’a suggérées au poète cet esprit capricieux appelé Phantasus, dont il a suivi peut-être avec trop d’abandon l’humeur bizarre et excentrique. N’en garde donc pas rancune ni au poète, ni à l’esprit fantastique. — Si tu as souri parfois, en toi-même, à tel ou tel passage, tu étais alors, ami lecteur, dans la disposition d’esprit joyeuse et naïve où te souhaitait dès son début l’auteur de ce récit ; et dès-lors, il l’espère du moins, tu lui pardonneras à cause de cela bien des écarts ! —

À la vérité, l’histoire aurait pu finir par la mort tragique du petit Cinabre ; mais n’est-il pas plus agréable de la clore par une joyeuse noce au lieu de tristes funérailles ?

Qu’il soit donc encore brièvement question de la charmante Candida et de l’heureux Balthasar.

Le professeur était autrefois un homme éclairé et judicieux, habitué, depuis bien des années, à ne s’étonner de rien au monde, conformément au précepte du sage : Nil admirari ! Mais il advint alors que, regardant toute sa science comme non avenue, et tombant à chaque pas et à tout propos de surprise en surprise, il finit par ne plus savoir même s’il était bien réellement le professeur Mosch Terpin qui avait autrefois dirigé les affaires naturelles du royaume, et par douter s’il marchait encore sur ses propres pieds autrement que la tête en bas.

D’abord, il fut très-étonné lorsque Balthasar lui présenta le docteur Prosper Alpanus comme son