Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/253

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DON JUAN,
Aventure romanesque d’un voyageur enthousiaste.



Les sons aigus d’une cloche et le cri retentissant : l’on va-a-a commencer ! me réveillèrent du doux sommeil qui s’était emparé de moi. J’entends un bourdonnement confus de contre-basses, de violons qui s’accordent, des coups de timbale, le son d’une trompette, un hautbois qui donne un la clair et soutenu. Je me frotte les yeux. Le diable, toujours à l’affût, m’aurait-il donc grisé ? — Non ! je suis dans la chambre de l’hôtel où je suis descendu hier au soir à moitié brisé. Un magnifique gland de sonnette pend précisément au-dessus de mon nez : je le tire violemment, le garçon paraît.

« Mais, au nom du ciel ! que signifie cette musique enragée si près d’ici ? Est-ce qu’il y aurait un concert dans la maison ?

» Son excellence (j’avais bu du vin de Champagne