Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/275

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tinguer à une immense distance la voix d’Anna portée sur l’aile des accords prolongés d’une symphonie aérienne : Non mi dir bell’ idol mio10 !

Ouvre-toi, monde inconnu et lointain des essences spirituelles, Dschinnistan, région de féerie, tout peuplé de sublimes merveilles, où l’âme ravie trouve dans l’émotion ineffable d’une douleur céleste, ainsi que dans le ravissement le plus voluptueux, la réalisation suprême de tous ses pressentiments humains ! laisse-moi parcourir le cercle magique de tes séduisantes apparitions ! Que le rêve qui sert de messager entre toi et l’homme, tour à tour présage de terreur et de consolation, vienne, tandis que le sommeil enchaîne mon corps sous ses liens de plomb, dégager mon esprit et lui donner l’essor dans tes champs éthérés ! —