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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/331

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pourrait être dangereux. « Ma rencontre, ajouta-t-il, et votre présence dans un pareil lieu doivent sans doute vous paraître inexplicables ; mais peu de mots suffiront non seulement pour vous tranquilliser entièrement, mais pour vous convaincre de la nécessité qu’il y avait de vous loger dans ce triste réduit. »

Edgar apprit alors tout ce qui s’était passé. Lorsqu’il tomba frappé d’une balle à la poitrine sur le champ de bataille, ses intrépides compagnons l’avaient relevé sous le feu terrible de l’ennemi et l’avaient rapporté dans la ville. Là il arriva qu’au milieu du tumulte et de la foule, don Rafael Marchez (c’était le nom du vieillard) reconnut Edgar blessé qu’on portait à l’hôpital, et le fit conduire dans sa propre maison, voulant entourer de tous les soins possibles l’ami de Baldassare de Luna. La blessure d’Edgar était effectivement assez grave ; mais ce qui rendit surtout sa position critique, ce fut la fièvre nerveuse dont les symptômes s’étaient déjà manifestés, et qui éclata bientôt dans toute son énergie.

On sait que Valence fut bombardée durant trois jours et trois nuits avec le plus déplorable succès. Les terribles résultats du siège remplirent d’horreur et d’épouvante cette ville regorgeant d’habitants ; la même populace qui, exaspérée par la Junte, avait exigé avec d’épouvantables menaces que Blake se défendit à toute outrance, voulait maintenant le contraindre à main armée à une reddition immédiate. Blake, avec le sang-froid d’un héros, fit dis-