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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/371

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moines franciscains auxquels tous les secrets détours de sa maison étaient familiers, étaient parvenus à mettre en sûreté dans leur couvent le trésor assez considérable en or et en joyaux qu’il avait recélé avant sa fuite de Valence ; et il ne s’agissait plus que de l’envoyer chercher par une personne sûre. Edgar résolut à l’instant de partir pour Valence avec le fidèle Cubas. Il revit son honnête gardien, le père Eusebio, et le trésor de don Rafael fut remis entre ses mains. Mais il savait que don Rafael Marchez estimait son honneur plus que toutes les richesses du monde. Il se rendit donc à Madrid, et il parvint à prouver l’innocence complète de don Rafael au gouvernement qui cassa la sentence de son exil. »

En cet instant, les portes du salon s’ouvrirent, et l’on vit entrer une dame magnifiquement vêtue, suivie d’un homme âgé d’un extérieur noble et fier. La présidente alla au-devant d’eux, elle conduisit la dame au milieu du cercle, — chacun s’était levé de son siège, — et elle dit en les présentant : « Doña Émanuela Marchez, l’épouse de notre Euchar ; — don Rafael Marchez !

— Oui, dit Euchar, tandis que l’expression du plus complet ravissement éclatait dans son regard et colorait ses joues d’une vive rougeur, il ne me restait plus en vérité que cela à dire : cet Edgar dont je vous ai entretenu n’est autre que moi-même. »

Victorine tendit les bras à Émanuela, rayonnante d’amour et d’un charme incomparable, elle la pressa tendrement sur son cœur ; on eût dit que toutes deux se connaissaient déjà depuis longtemps. — Cepen-