Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/407

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Toutefois, l’opinion générale fut que la manière chaleureuse dont Max avait exprimé sa reconnaissance était empreinte d’une folle exagération relativement aux circonstances qui l’avaient motivée. Il n’y eut que la conseillère intime Foerd qui dit d’une voix émue : « Ce jeune homme a un sentiment d’honneur plus délicat que personne et une susceptibilité des plus vives. C’eût été pour lui un coup affreux que d’encourir une punition corporelle, et il aurait pour jamais déserté cette résidence.

» Peut-être, ajouta Willibald, y a-t-il encore au fond de cela quelque raison secrète… — Précisément, cher Willibald, dit Rixendorf qui venait d’entrer, et qui avait entendu les paroles de la conseillère intime, et si Dieu le permet, tout cela ne tardera pas à s’éclaircir et à tourner à bien ! » —

Clémentine trouva toute l’histoire fort triviale, et Nanette n’en pensa rien du tout ; mais Julie avait recouvré tout son enjouement. Reutlinger convia alors ses convives à la danse. Aussitôt quatre joueurs de théorbe, assistés d’une couple de cornets à bouquin, de basses et de violons, jouèrent une sarabande expressive. Les vieux dansèrent et les jeunes gens faisaient tapisserie. Le conseiller de brocard se distingua surtout par ses hardis entrechats, et la soirée se passa fort gaiment.