Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/449

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n’y a jamais demeuré, il n’y demeurera jamais, il ne demeure pas même dans aucune maison de cette rue. On vous a parlé de revenants, n’est-ce pas ? Moi, je vous certifie que ce sont des mensonges ! Cette jolie maison est la tranquillité même, et la gracieuse comtesse de S*** y arrive demain, et… bonne nuit, mon cher monsieur !» — À ces mots, le vieillard me contraignit à sortir du vestibule et me ferma la porte au nez. Je l’entendis tousser et gémir, je distinguai le bruit de ses pas trainants, le cliquetis d’un trousseau de clefs, et puis il me sembla qu’il descendait un escalier.

J’avais eu le temps de remarquer que le vestibule était tendu de vieilles tapisseries peintes, et meublé, à l’instar d’un salon, de grands fauteuils garnis en damas rouge, ce qui produisait un effet singulier.

Alors, comme si mon entrée dans la maison déserte les eût évoqués de nouveau, les événements mystérieux reprirent leur cours. — Figurez-vous, ô mes amis ! que le lendemain à midi, en traversant l’avenue, et en jetant de loin vers la maison déserte un regard involontaire, j’aperçois à la première fenêtre du premier étage scintiller quelque chose. Je m’avance : la jalousie extérieure est entièrement ouverte et le rideau tiré à moitié. Je vois étinceler le diamant ! — Ô ciel ! tristement penchée sur son bras, la figure de ma vision me suit du regard d’un air suppliant… Mais il n’est pas possible de rester en place au milieu de cette foule d’allants et venants. Mon œil s’arrête sur un des bancs de l’avenue placé justement