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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/627

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« Laissez sans crainte votre fils partir pour l’Italie, il est déjà un artiste habile, et il jouit ici, à Dresde, de toutes les facilités désirables pour étudier son art, d’après les originaux les plus parfaits en tout genre ; mais il ne doit pas rester ici. Il faut qu’il se livre à la libre vie d’artiste dans le riant pays de l’art ; là son talent prendra tout son essor. et il sentira se développer sa vocation spéciale pour tel ou tel genre. L’ardeur du soleil est nécessaire au jeune arbuste pour faire croître son feuillage et mûrir ses fruits. Votre fils a le sentiment vrai et passionné de son art, et vous n’avez aucune inquiétude à concevoir pour le reste. »

C’est ainsi que parlait le vieux peintre Étienne Birckner, en s’adressant aux parents de Berthold. Ceux-ci vendirent tout ce dont leur petit ménage pouvait à la rigueur se passer, et composèrent à leur fils un trousseau pour son lointain voyage ; et c’est ainsi que le jeune Berthold vit se réaliser le vœu le plus ardent de son cœur.