Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/651

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« L’histoire de Berthold a quelque chose d’horrible et de satanique, dis-je au professeur. Quoiqu’il n’en convienne pas positivement, je le regarde comme l’indigne assassin de sa femme et de son enfant.

» C’est un fou et un pauvre diable, répondit le professeur, auquel je ne soupçonne pas du tout l’énergie que suppose une action pareille. Il ne s’est jamais clairement expliqué à cet égard, et c’est encore une question que de savoir s’il ne s’imagine pas seulement être l’auteur de ce double meurtre. Du reste, il est justement occupé maintenant à peindre, et la nuit prochaine il doit terminer son autel dans la niche. C’est à ses heures de travail qu’il est de meilleure humeur, et peut-être pourrez-vous en apprendre davantage de lui-même sur ce point délicat.

» J’avouerai franchement qu’à l’idée de me retrouver seul dans l’église avec Berthold au milieu de la nuit, à présent que je connaissais son histoire, un certain frisson parcourut mes veines. Je n’étais pas loin de penser qu’il pouvait bien être, malgré la