Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/740

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BERGANZA.

Cécile ne savait pas ce que c’était que l’amour, elle prit alors sa sensualité excitée pour ce noble sentiment lui-même. Encore ce bouillonnement du sang ne put-il éteindre l’étincelle divine qui brûlait avant dans son sein ; mais ce n’était plus qu’une pâle lueur et non la flamme éclatante d’un fanal intérieur. Bref ! le mariage fut accompli.

MOI.

Mais ta catastrophe, cher Berganza.

BERGANZA.

Maintenant que le plus important est dit, tu seras bientôt au courant en peu de mots. Tu peux t’imaginer combien je haïssais ce monsieur Georges. Il ne pouvait en ma présence pousser aussi loin qu’il l’aurait voulu ses dégoûtantes caresses, je troublais par un violent grognement certaines manifestations de tendresse qui lui étaient tout-à-fait particulières, et une fois qu’il voulut réprimer mon humeur en me donnant un soufflet, je me vengeai par une vigoureuse morsure à la place du mollet, et j’aurais arraché le morceau, s’il y avait eu prise autre part que sur l’os. Le fat poussa un cri lamentable qu’on entendit du bas de la maison, et de ce moment il jura ma mort. Cécile me conserva pourtant son amitié, et elle intercéda en ma faveur. Mais quant à me garder avec elle comme c’était son intention, il n’y