Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/760

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MOI.

Moi aussi j’ai vu jouer la Dévotion à la croix, et son effet sur la foule ne pouvait être méconnu ; mais plusieurs personnes éminemment instruites critiquèrent l’ouvrage comme étant immoral.

BERGANZA.

C’est dans cette critiqué même que se manifeste votre esprit faux actuel, j’oserai même dire sa corruption. À vrai dire, la décadence de votre théâtre date du jour où l’on allégua l’amélioration morale des hommes comme le but le plus élevé, et même comme l’unique but de l’art dramatique qu’on a voulu transformer ainsi en une école de correction. Dès lors les choses les plus gaies ne pouvaient plus réjouir personne ; car derrière chaque plaisanterie se montrait le bout de la férule du pédagogue, qui n’est jamais plus disposé à infliger une punition aux enfants que lorsqu’ils se livrent au plaisir avec tout l’abandon de leur âge.

MOI.

Oui, et sous les coups de la verge maudite le rire inconvenant se change bien vite en pleurs convenables.

BERGANZA.

Vous autres Allemands, vous ressemblez tous à ce mathématicien qui, après avoir entendu l’Iphi-