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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/766

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MOI.

Il y a quelque temps, l’idée aurait paru moins ironique qu’aujourd’hui. Mais comment se fait-il que cette secte de pédants pleurards si ridiculement lourds et fastidieux n’ait point succombé sons une révolution subite, sous un tolle général, au lieu de s’éteindre lentement par l’effet de la désuétude.

BERGANZA.

Oh ! je ne crois pas que vous autres Allemands soyez susceptibles, même sous l’oppression la plus accablante, d’être excités au soulévement par une commotion instantanée. Quoi qu’il en soit, il est certain que la réforme se serait déclarée plus tôt et avec plus d’énergie, si un poète admirable, dont maintes fois encore les productions doivent charmer la génération actuelle, eût alors surmonté son juste dégoût pour ces misérables planches, et nous eût raconté, de dessus la scène, un conte tel que celui des Trois oranges dramatisé par Gozzi. — Et pour preuve que cela ne tenait qu’à lui de transporter dans cette pitoyable maison de cartes l’animation du vigoureux génie poétique qui est à ses ordres, il suffit d’envisager la révolution fondamentale produite dans tous les esprits éclairés et amateurs du théâtre, par le conte polémique en manière de drame qu’on lui doit, et qui, malgré une foule d’allusions critiques devenues à présent inapplicables, n’en sera pas moins lu constamment avec un plaisir