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Page:Hoffmann - Œuvres complètes, tome III.djvu/785

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LA COUR D’ARTUS


I.


Tu as sans doute entendu déjà, lecteur bénévole, bien des récits sur la ville ancienne et commerçante de Dantzig. Tu connais peut-être, grâce à mainte description, tout ce qu’elle renferme de remarquable ; mais j’aimerais mieux savoir que tu l’as visitée jadis toi-même, et que tu as vu de tes propres yeux la merveilleuse enceinte dans laquelle je vais te conduire : je veux parler de la Cour d’Artus.

Durant la matinée, cette salle est encombrée d’une foule immense formée d’individus de toutes les nations, qui vont et viennent en se livrant à leurs affaires commerciales, et un tapage confus y étourdit les oreilles. Mais l’heure de la bourse une fois passée, lorsque les principaux négociants sont à diner, et qu’il ne passe plus dans ce lieu servant de jonction entre deux rues que quelques personnes isolées, c’est cet instant, cher lecteur, que tu devais choisir dans ton séjour à Dantzig pour te rendre à la Cour d’Artus. Un demi-jour magique se glissait à