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DEUXIÈME CHAPITRE

De la peuplade inconnue que le savant Ptolomée Philadelphe découvrit dans ses voyages. — L’université de Kerepes. — Comment une paire de bottes fortes vola à la tête de l’étudiant Fabian, et comment le professeur Mosch Terpin invita à une soirée de thé l’étudiant Balthasar.

Dans les lettres confidentielles que le très-illustre savant Ptolomée Philadelphe écrivait à son ami Rufin, durant le cours de ses lointains voyages, est contenu le passage remarquable que voici.

« Tu sais, mon cher Rufin, que je ne redoute rien tant que les ardents rayons du soleil à midi, dont l’effet est de débiliter mes organes, d’engourdir mes nerfs et d’appesantir mon esprit au point que toutes mes pensées s’embrouillent, et que je fais de vains efforts pour saisir, dans cette confusion d’images, une seule perception claire et nette. J’ai, par conséquent, l’habitude de me reposer durant cette brûlante partie du jour, et de poursuivre mon voyage pendant la nuit ; et c’est ainsi que la nuit dernière je me trouvais en route. Mon cocher avait, dans l’épaisseur des ténèbres, perdu le bon chemin bien battu, et il était arrivé, par un grand hasard, sur