Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/169

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CEPENDANT la déposition du comte de Miossens devant la chambre ardente s’était répandue dans le public, et, suivant l’habitude du vulgaire qui se laisse facilement entraîner d’un excès à un autre, ce même homme, qu’on maudissait naguère comme le plus infâme assassin, et qu’on menaçait de mettre en pièces avant même qu’il eût paru devant ses juges, excitait alors une compassion générale, comme la victime innocente d’un tribunal barbare. Alors seulement les voisins de Brusson songèrent à rappeler sa conduite exemplaire et son amour passionné pour Madelon, et la fidélité, le dévouement absolu dont il avait toujours fait preuve envers le vieux joaillier. — Le peuple s’attroupait souvent en masse et avec des démonstrations menaçantes devant l’hôtel de La Reynie en criant « Qu’on relâche Olivier Brusson ! qu’on nous le rende, il est innocent. » Et même des pierres furent lancées dans les fenêtres, ce qui obligea La Reynie à réclamer la protection