Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/170

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de la maréchaussée contre la populace irritée.

Plusieurs jours se passèrent sans que mademoiselle de Scudéry apprit la moindre chose sur le procès d’Olivier Brusson. Elle se rendit toute désolée chez madame de Maintenon, qui l’assura que le Roi gardait, à cet égard, un silence absolu, et qu’elle ne jugeait nullement prudent de lui rappeler cette affaire. Comme elle la questionna ensuite, avec un sourire étrange, sur ce que devenait la petite La Vallière, mademoiselle de Scudéry put se convaincre qu’au fond de son cœur cette femme orgueilleuse nourrissait un secret dépit de cette ressemblance qu’elle avait signalée elle-même, et qui pouvait faire retomber le sensible monarque sous l’empire d’une séduction, dont elle était incapable de comprendre la magique influence. Il n’y avait donc plus rien à espérer par la médiation de la marquise.

Enfin, avec l’aide de d’Andilly, mademoiselle de Scudéry parvint à savoir que le Roi avait eu un long entretien secret avec le comte de Miossens. Elle apprit, en outre, que Bontems, le valet de chambre de confiance du Roi et son homme d’affaires, était allé à la Conciergerie et avait visité Brusson ; enfin que le même Bontems s’était rendu de nuit, avec plusieurs personnes, dans la maison de Cardillac, et y était reste longtemps. Claude Patru, le locataire du logement inférieur, assura que toute la nuit on avait été en mouvement au-dessus de sa tête, et qu’indubitablement Olivier était présent, car il avait bien reconnu sa vois. Il était donc certain que le