Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/277

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« Cher cousin, me dit mon grand-oncle le lendemain matin, sois assez bon pour descendre t’informer des nouvelles de la baronne. Tu n’as qu’à t’adresser à mademoiselle Adelheid : elle te pourvoira d’un bulletin complet ! » On devine si je me fis prier. Mais, à l’instant même où j’allais frapper tout doucement à la porte de l’antichambre de Séraphine. le baron sortit brusquement, et nous nous trouvâmes face à face. Il resta tout ébahi, et, me mesurant d’un regard sombre et perçant : « Que demandez-vous ici ? » s’écria-t-il. Malgré l’excès de mon émotion, je me contraignis et répondis d’un ton ferme : « Je viens de la part de mon oncle m’informer de la santé de madame la baronne. — Oh ! ce n’était rien ! ses attaques de nerfs habituelles. Elle dort tranquillement, et paraîtra à table, sans doute, fort bien portante. Dites cela ! dites cela. »

Le baron prononça ces mots avec une certaine vivacité passionnée qui me fit supposer qu’il était