Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/410

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constant que la consécration intérieure, qui seule amène des résultats efficaces, dépend tout entière du point de vue excentrique dont je parle.

D’après tout cela, tu pourrais croire que je m’abstiens complètement dans l’application de tout intermédiaire physique ; mais il n’en est pas ainsi. C’est ici que nous tâtonnons encore dans les ténèbres, tant que l’union mystérieuse de l’esprit avec le corps ne sera pas parfaitement éclaircie par nous. Toutefois, il semble que les moyens dont nous usons ne soient entre nos mains que les insignes de la souveraine puissance, auxquels se soumettent aveuglément des vassaux inconnus.

Je ne sais moi-même, mon cher Théobald, comment j’en suis venu à te dire tant de choses sur un sujet dont je ne parle pas volontiers ; car je sens que toutes ces paroles doivent paraître dénuées de sens, si la conviction intérieure, produite par une organisation intellectuelle particulière, ne leur donne du poids et de la force. Je voulais répondre à ton reproche d’avoir cédé à l’entraînement d’un mouvement passionné, en violant ce que tu appelles les principes moraux qui te servent de guides, et je ne fais que de m’apercevoir que l’autrefois je t’ai fait part de mes relations dans la maison du baron d’une manière beaucoup trop décousue pour ne pas être mal compris. Or, j’ai pris du temps et de la peine pour me rappeler maintes circonstances de mon séjour ici ; et si mon cher Bramine, dans un moment d’exaltation exceptionnelle, veut consentir à me suivre