Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/415

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retenait captive. — Ce n’est plus que dans cette absolue dépendance de moi que Maria peut continuer à vivre : et elle est heureuse et tranquille. L’image d’Hypolite ne doit plus se présenter à elle que sous des contours indécis, qui bientôt s’évanouiront eux-mêmes en fumée…

Le baron et le vieux peintre me voient d’un œil méfiant ; mais j’admire encore en cela le haut degré de la puissance dont m’a doué la nature, et qui leur impose la pénible obligation de reconnaître ma supériorité tout en me résistant. — Tu sais de quelle étrange manière j’ai fait la conquête d’un trésor de connaissances secrètes. Jamais tu n’as voulu lire ce livre, et tu aurais été surpris cependant d’y voir développées, bien mieux que dans aucun traité de physique, les rares propriétés de quelques forces de la nature et les magnifiques résultats de leur emploi. Je ne dédaigne pas de préparer avec soin certaines choses fort utiles comme accessoires. Et peut-on bien crier à la fraude, parce que le badaud vulgaire s’étonne et s’effraye de ce qu’il regarde à juste titre comme surnaturel ?… Car la connaissance des véritables causes détruit seulement la surprise et non le phénomène.

Hypolite est colonel en activité, par conséquent en campagne. Je ne désire pas sa mort : il peut revenir, et mon triomphe en sera plus magnifique ; car la victoire est certaine. L’adversaire dût-il être plus redoutable que je ne l’imagine, tu peux croire avec confiance que le sentiment de ma force, etc., etc…

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Le château désert