Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/423

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

t’es enfui, mais va, lâche ! cache-toi, si tu peux, dans les entrailles de la terre : la vengeance du ciel t’y découvrira pour te pulvériser !

— » Non ! je ne puis t’excuser, Ottmar ! — Ce fut toi qui te laissas séduire par ce monstre : c’est à toi qu’Hypolite réclame la bien-aimée de son âme…

» Ils ont échangé aujourd’hui des paroles trop acerbes : le duel est inévitable.

 .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  

» Hypolite a succombé. — Tant mieux pour lui ! il va la revoir. — Malheureux Ottmar ! Malheureux père !

» Exeunt omnes.15 — Paix et repos éternels aux trépassés ! — Aujourd’hui, le neuf septembre, à l’heure de minuit, mon ami est mort dans mes bras… Et je me sens miraculeusement consolé ; car je sais que j’irai bientôt le rejoindre. — La nouvelle de la sublime expiation d’Ottmar, qui a trouvé au fort de la mêlée la mort des héros, brise le dernier fil qui rattachait encore mon âme aux choses terrestres. — C’est ici, dans ce château, que je veux rester. Je vivrai dans la chambre où ils ont vécu, où ils m’ont aimé ! — Souvent j’entendrai leurs voix amicales… Mainte parole gracieuse de la bonne et douce Maria, mainte plaisanterie joyeuse de mon vieil et constant ami retentiront dans mon cœur comme un appel lointain