Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fort savant, et doué d’un excellent caractère. Il s’était formé plusieurs magnifiques collections d’objets d’art, de science et de curiosité, qui auraient suffi pour illustrer sa mémoire, à défaut de la célébrité qu’il acquit en Allemagne par la singularité de sa vie et le mystérieux qu’il cherchait à répandre sur toutes ses actions. Il assurait avoir trouvé le secret de faire de l’or, et racontait naïvement l’histoire de ses voyages à Paris, à Rome, etc., bien que, de notoriété publique, il n’eût jamais quitté les provinces germaniques. Il n’a laissé aucun ouvrage digne d’intérêt.

Quant au fameux Cagliostro, cité plus bas, né, dit-on, à Palerme, au milieu du XVIIIe siècle, les traditions les plus contradictoires circulent encore sur sa véritable origine, ses prétendus talents, et ses friponneries contestées ; il passa sa vie à courir l’Europe, jouant partout, avec un rare succès, le rôle d’un thaumaturge inspiré, d’un prophète et d’un opérateur infaillible. Impliqué dans le célèbre procès du collier, il fut mis à la Bastille, et exilé ensuite par l’arrêt qui le déchargeait de l’accusation de compticité. Trois ans plus tard, l’inquisition de Rome le fit arrêter comme propagateur sacrilège de la franc-maçonnerie, et sa condamnation à mort fut commuée en une réclusion perpétuelle. On croit qu’il mourut en 1795.

10. Célèbre opéra de Mozart, imité, en France, sous le titre des Mystères d’Isis.