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HOFFMANN





Ernest-Théodore-Wilhelm Hoffmann naquit en Prusse, à Kœnigsberg, le 24 janvier 1776. Son père occupa durant plus de vingt-six années l’emploi de conseiller criminel et de commissaire de justice à Insterburg. Sa mère était la fille de l’avocat consistorial Dœrfer, homme de rare mérite, et qui fut longtemps le chargé d’affaires de presque toutes les familles nobles de la Silésie. C’était une femme de frêle santé et d’une imagination triste et romanesque.

L’enfance et la jeunesse d’Hoffmann s’écoulèrent à Kœnigsberg, entre ses graves parents et deux personnages dignes d’intérêt par le contraste bizarre qu’offrait leur caractère : un vieil oncle roide, guindé, systématique, comme le baron qui figure dans le conte de la Fascination ; et une jeune tante appelée Sophie, gracieuse espiègle qu’il aime à se rappeler souvent, mais qui mourut à la fleur de l’âge ; type de grâce et de beauté dont chaque trait se reproduit dans la charmante création de Séraphine. Hoffmann aime à se souvenir de tous les êtres et de tous les objets qu’il a rencontrés dans sa vie. Né pauvre et mort indigent, il usa ses jours entre une série de devoirs et d’occupations monotones, et les échappées capricieuses que se permettait son esprit dans le monde imaginaire.