Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/150

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Il l’a retrouvée ? s’écria Capuzzi hors de lui, il a retrouvé sa colombe chérie ! Le coquin d’Antonio serait arrêté ? Oh Formica, que de bénédictions !

« Vous prenez une part trop active au spectacle, signor Pasquale, lui dit Cavalcanti d’un air fort sérieux ; laissez donc parler les acteurs sans les interpeller de manière à les troubler. »

Signor Pasquale se rassit confus sur le siége qu’il avait brusquement quitté.

Le docteur Graziano demanda quelle avait été la suite de l’aventure.

« C’est une noce, reprit Pasquarello, une noce qui s’en est suivie. Marianna s’est repentie de son imprudente démarche, signor Pasquale a obtenu du saint Père la dispense tant désirée, et il a épousé sa nièce.

« Oui, oui ! murmurait Pasquale Capuzzi en-dessous, les yeux pétillants de plaisir, mon bien-aimé Formica, il a épousé la douce Marianna, l’heureux Pasquale ! Il le savait bien, oui, il le savait bien que sa tourterelle l’aimait toujours, et que Satan seul l’avait méchamment séduite. —

« Eh bien donc, disait le docteur Graziano, voilà tout arrangé, et il n’y a plus aucune raison de s’affliger. »

Mais là-dessus, Pasquarello recommença à gémir et à sangloter bien plus fort qu’auparavant, et enfin il tomba pâmé, comme sous le poids d’une atroce douleur.

Le docteur Graziano se mit à courir, de çà de là, plein d’anxiété, et regrettant beaucoup de n’avoir