Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/149

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Pasquarello pleura, se lamenta, s’emporta contre le sort qui ne lui envoyait que misère et calamités ; et jurant qu’il ne savait plus comment on s’y prenait pour rire, il finit par dire qu’assurément il se couperait la gorge, de pur désespoir, s’il pouvait seulement supporter la vue du sang, ou qu’il se jeterait dans le Tibre, s’il lui était possible, une fois dans l’eau, d’oublier de se mettre à nager.

Alors le docteur Graziano entra et s’informa à Pasquarello de la cause de son affliction.

Pasquarello lui demanda s’il ignorait ce qui était arrivé dans la maison de signor Pasquale Capuzzi di Senigaglia, s’il ne savait pas qu’un infâme scélérat avait enlevé la nièce de son maître, la belle Marianna.

« Ah, marmottait Capuzzi, je devine, signor Formica, vous voulez vous excuser auprès de moi, vous voulez que je vous pardonne. Eh bien, nous verrons. »

Le docteur Graziano expliqua l’intérêt que lui inspirait l’événement, et fit observer que le scélérat avait dû s’y prendre bien adroitement pour échapper à toutes les perquisitions de Capuzzi.

« Ho ! ho ! répondit Pasquarello, que le docteur n’aille pas s’imaginer que le traitre Antonio Scacciati ait réussi à dépister l’habile signor Pasquale ! » Il ajouta qu’à l’aide des protecteurs puissants de son maître, Antonio était arrêté, le mariage du ravisseur avec Marianna déclaré nul, et que Marianna était de nouveau au pouvoir de Capuzzi.