Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/316

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appris depuis que la femme en question était Olympie, la fille de Spallanzani, qu’il tient renfermée avec une rigueur brutale et extravagante, au point que personne absolument ne peut en approcher. — Après tout, il y a peut-être à cela quelque bon motif : peut-être est-elle imbécille, ou est-ce une autre raison.

» Mais à quoi bon t’écrire tant de bavardages ? j’aurais pu te raconter tout cela plus en détail de vive voix. Apprends, en effet, que dans quinze jours je serai près de vous. J’ai besoin de revoir ma douce et chère figure d’ange, ma Clara ! Alors se dissipera la fâcheuse disposition qui, je dois en convenir, voulait s’emparer de moi, après sa lettre étrange et si positive. — C’est ce qui m’empêche de lui écrire encore aujourd’hui.

» Mille saluts, etc., etc. »

On ne peut rien imaginer de plus extraordinaire et de plus surprenant que ce qui est arrivé à mon pauvre ami, le jeune étudiant Nathanael, et ce dont j’ai entrepris, bienveillant lecteur, de te faire le récit.

As-tu jamais ressenti, lecteur bénévole, une impression qui remplît entièrement ton sein, qui s’emparât de ton esprit et de ta pensée à l’exclusion de tout le reste ? Alors tu palpitais et frémissais intérieurement, ton sang enflammé parcourait tes veines en bouillonnant et colorait plus ardemment tes joues ; de tes yeux jaillissaient des regards étranges comme si tu voulais embrasser dans l’espace des fi-