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Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/348

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qu’elle chantât et dansât un peu hors de mesure, qu’elle voulût bien tricoter ou broder, et même jouer avec le petit chien en écoutant la lecture, et ainsi du reste ; mais sur toutes choses qu’elle ne se contentât pas d’écouter, et qu’elle parlât aussi quelquefois de manière à faire entrevoir sous ses paroles une pensée et une sensation. Ce genre d’épreuves resserra un certain nombre de liens amoureux qui devinrent d’autant plus agréables, tandis que d’autres se dénouèrent peu à peu. « On ne peut vraiment pas en répondre ! » répétait-on de côté et d’autre. Dans les cercles, les thés, on bâilla d’une manière incroyable, et l’on s’abstint absolument d’étentuer, afin d’échapper à tout soupçon. — Spallanzani, ainsi qu’on l’a dit plus haut, fut obligé de partir pour se soustraire à une instruction criminelle au sujet de l’installation frauduleuse de l’automate dans la société des hommes.

Coppola avait également disparu.

Nathanael se réveilla comme d’un rêve lourd et terrible ; il ouvrit les yeux et sentit une impression de bonheur ineffable le pénétrer d’une douce et bienfaisante chaleur. Il était dans la maison paternelle, couché dans sa chambre ; il vit Clara penchée vers lui, et près de là sa mère et Lothaire.

« Enfin ! enfin, ô mon bien-aimé Nathanael ! te voilà donc guéri d’une grave maladie. — Maintenant tu m’es rendu ! » Ainsi parlait Clara dans l’effusion de son cœur, et elle pressa Nathanael dans ses bras.