Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/378

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comme il l’avait annoncé, il demeura trois jours encore, durant lesquels il s’abstint de rester en compagnie de Giorgina, ainsi qu’il en avait l’habitude, mais il accompagna Andrès à la chasse et profita de l’occasion pour s’enquérir de beaucoup de détails au sujet du comte Aloys de Vach.

Postérieurement, lors des nouvelles visites qu’il fit à son ami Andrès, Ignace Denner ne revint plus sur son projet d’emmener l’enfant avec lui. Il se montrait aussi bienveillant que par le passé, toujours avec la même bizarrerie, et continuait à faire de riches cadeaux à Giorgina, qu’il autorisa de nouveau, avec instances, à se parer, aussi souvent qu’elle en aurait la fantaisie, des joyaux de la cassette dont Andrès avait la garde ; et sa femme prenait en effet ce plaisir de temps à autre à la dérobée. Il arrivait souvent que Denner voulait comme autrefois jouer avec l’enfant, mais celui-ci, pleurant et se débattant, ne voulait plus même s’approcher de l’étranger, comme par instinct de l’idée hostile qu’avait conçue celui-ci de l’enlever à ses parents.

L’étranger avait continué de visiter Andrès pendant deux ans, et le temps et l’habitude ayant enfin effacé dans l’esprit d’Andrès sa crainte et sa méfiance à l’égard de Denner, il jouissait de sa nouvelle aisance sans inquiétude et paisiblement.

Dans l’automne de la troisième année, l’époque où Denner avait l’habitude de venir était déjà passée, lorsqu’au milieu d’une nuit orageuse, Andrès entendit frapper violemment à sa porte, et plusieurs