Page:Hoffmann - Contes posthumes, 1856, trad. Champfleury.djvu/205

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chaude, dans notre hémisphère. La veuve (une toute vieille femme) elle-même n’en sait rien, quoiqu’elle ait de profondes connaissances en botanique. Elle refuse même l’entrée de cette serre à l’élève du défunt, un jeune botaniste enthousiaste qui ne soupire qu’après cette rare plante exotique. Alors il se décide à épouser la veuve, malgré sa vieillesse.

» Je ne suis pas botaniste, il faut donc que je lise un livre de botanique et que je m’en nourrisse. Pourriez-vous me désigner une plante étrangère à laquelle Chamisso a peut-être pensé ? etc. »

Ainsi donc l’idée mère appartient à Chamisso ; les détails, la technologie à Lichtenstein. Et cependant Datura fastuosa est bien une création d’Hoffmann dont on sent la griffe, comme on dit.

Le conte intitulé Haimatochare est moins de son propre fonds ; il fut envoyé par Funck à Hitzig, qui entreprenait les œuvres posthumes. En 1819, le libraire de Bamberg, ayant l’intention de fonder un journal littéraire, s’adressa naturellement à Hoffmann le premier ; celui-ci, n’ayant aucun manuscrit prêt, envoya le conte d’Haimatochare avec l’avant-propos ci-après :

« Les lettres suivantes, qui donnent des explications sur le sort de deux naturalistes, me furent communiquées par mon ami Adalbert de Chamisso, à son retour du remarquable voyage dans lequel il avait fait une fois et demie le tour du globe. Elles semblent bien dignes de la publicité. On y voit avec tristesse et même avec horreur combien l’événement le plus innocent peut quelquefois rompre violemment les liens de la plus intime amitié et convertir en un malheur déplorable les choses qu’on était en droit de regarder comme des meilleures et des plus utiles.

» E. T. A. Hoffmann. »