Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/11

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indécis ; enfin ils décidèrent de tout dire le lendemain à leur maîtresse, et de lui remettre la mystérieuse cassette, tout en l’engageant à ne l’ouvrir qu’avec les plus grandes précautions…


II.


Baptiste n’avait pas tort de s’alarmer. À cette époque, en effet, Paris était le théâtre des crimes les plus audacieux, auxquels des imaginations diaboliques se plaisaient à donner un véritable caractère de terreur.

On avait arrêté ce célèbre empoisonneur italien nommé Elixi qui était parvenu à composer une substance vénéneuse, sans odeur et sans goût, provoquant une mort lente, ne laissant aucune trace dans le corps humain et déjouant tout l’art et toute la science des médecins qui attribuaient la mort à une cause naturelle. Dans sa prison de la Bastille, Elixi avait trouvé un élève dans un autre prisonnier, le capitaine Gaudin de Sainte-Croix. Celui-ci, au sortir de la Bastille, entra en relations avec la marquise de Brinvilliers : il la poussa peu à peu dans la voie du crime.