Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/13

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vis. La Reynie se montra d’une sévérité qui égalait la cruauté et peu s’en fallut que ducs et duchesses n’eussent le sort des deux suppliciées.

À peine l’affaire des poisons fut-elle terminée que Paris fut affolé par une autre terreur. On racontait que toutes les personnes qui achetaient des bijoux s’exposaient à être assassinées. Une mystérieuse bande de voleurs semblait avoir pris à tâche de les dévaliser et ne reculait devant aucune audace. La police ne parvenait pas à mettre la main sur ces bandits. Fait étrange à noter : les victimes que l’on trouvait chaque matin dans les rues ou dans les maisons avaient toutes la même blessure mortelle : un coup de poignard dans le cœur.

La Reynie avait mis tout en œuvre pour découvrir les coupables ; mais en dépit des sentinelles et des patrouilles, la trace des assassins demeurait introuvable. Aussi ne sortait-on plus qu’armé jusqu’aux dents.

Ce qu’il y avait aussi d’incompréhensible dans tous ces crimes, c’est qu’on ne retrouvait pas le moindre indice des objets volés. Les malfaiteurs devaient être exactement renseignés sur les allées et venues de la