Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/64

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se montra, il passa devant moi sans bruit et longea les maisons. Je le suivis, il prit le chemin de la rue Saint-Honoré, le cœur me battait. Tout d’un coup je perds de vue Cardillac ; ma résolution est prise, je cours vers votre porte pour m’y tenir et lui barrer le passage. À ce moment débouche dans la rue un officier qui s’avance en chantant et en fredonnant, il ne m’aperçoit pas, mais dans le même instant quelqu’un s’élance sur lui : c’est Cardillac !… Je veux empêcher cet assassinat, je pousse un cri et en trois bonds je rejoins l’assassin. Déjà la victime est tombée en râlant, je me baisse pour la regarder : ce n’est pas l’officier, c’est Cardillac. L’officier lui, jette son poignard, tire son épée et se met en garde croyant que je viens en aide au meurtrier, mais lorsqu’il me voit donner des soins au blessé il se sauve. Cardillac respirait encore, je le chargeai sur mes épaules après avoir ramassé le poignard de l’officier et je le portai à la maison où je rentrai avec lui par le passage secret.

Vous savez le reste, mademoiselle, et vous voyez que le seul crime que l’on puisse m’imputer, c’est de ne pas avoir averti la