Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/67

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s’empêcher d’admirer l’héroïsme de ce jeune homme qui préférait subir la torture et la mort plutôt que de trahir un secret dont la divulgation aurait été si cruelle pour Madelon. Mais elle ne se dissimulait pas qu’il devenait presque impossible d’arracher le fils d’Anne Guiot aux redoutables rigueurs de la chambre ardente, et pourtant elle se disait qu’elle ne devait rien épargner pour empêcher l’injustice qui allait se commettre. Elle écrivit une longue lettre à La Reynie, elle expliqua qu’Olivier Brusson était innocent de la mort de Cardillac, que tout ce qu’il avait dit le disculpait complètement, mais qu’il avait résolu de ne faire aucun aveu public, et qu’en prenant cette détermination il obéissait à un devoir qu’elle-même ne pouvait qu’approuver. Elle mit dans sa lettre toute l’éloquence que lui inspirait son émotion pour amollir le cœur dur de La Reynie.

La réponse du président ne se fit pas attendre ; quelques heures après Mlle de Scudéri reçut à son tour une lettre dans laquelle