Page:Hoffmann - Les Bijoux fatals ou Mademoiselle de Scudéri, Roman complet no 6, 1915.djvu/78

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fit venir sur-le-champ, par ordre du roi, Madelon Cardillac. Bientôt la jeune fille, que La Martinière avait amenée au palais quand Mlle de Scudéri y était entrée, fit son apparition et se trouva agenouillée devant le roi. La frayeur empourprait ses joues et des larmes brillaient dans ses yeux. Elle était, dans cette attitude, d’une beauté merveilleuse. Le roi lui prit la main et laissa tomber sur elle un regard visiblement troublé. Mme de Maintenon dit tout bas à Mlle de Scudéri :

— La ressemblance de votre protégée avec Mlle de La Vallière est frappante. Le roi à sa vue doit s’être rappelé celle qui est aujourd’hui la sœur Louise de la Miséricorde. Ce souvenir ne peut qu’être favorable à votre cause.

— Je comprends, ma chère enfant, dit Louis XIV, que tu sois convaincue de l’innocence de ton fiancé ; mais attendons l’avis de la chambre ardente.

Et d’un léger mouvement de la main il congédia la jeune fille qui se retira en fondant en larmes.


XII.


Mlle de Scudéri vécut plus d’un mois dans