Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/116

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qu’ils abhorrent. La Judée fut de tout tems soumise aux prêtres, qui eurent une influence très-grande sur les affaires de l’état, qui se mêlerent de la politique, et de prédire les événemens heureux, ou malheureux, qu’elle avoit lieu d’attendre. Nul pays ne renferma un plus grand nombre d’inspirés ; nous voyons que les prophétes tenoient des écoles publiques, où ils initioient aux mystères de leur art, ceux qu’ils en trouvoient dignes, ou qui vouloient, en trompant un peuple crédule, s’attirer des respects, et se procurer des moyens de subsister à ses dépens[1].

L’art de prophétiser fut donc un

  1. S. Jérôme prétend que les Saducéens n’adoptoient point les prophétes, se contentant d’admettre les cinq livres de Moïse, Dodwell, de jure laïcorum, dit que c’étoit en buvant du vin, que les prophètes se disposoient à prophétiser. Voyez p. 259. Il paroît qu’ils étoient des jongleurs, des danseurs, des poëtes & des musiciens, qui apprenoient, comme par-tout, leur métier.