Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/136

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la race humaine soit malheureuse en ce monde et dans l’autre ? Comment un dieu, qui jouit de la suprême félicité, pourroit-il s’offenser des actions de ses créatures ? Ce dieu est donc susceptible de douleur ; son être peut donc se troubler ; il est donc dans la dépendance de l’homme, qui peut à volonté le réjouir ou l’affliger. Comment un dieu puissant laisse-t-il à ses créatures une liberté funeste, dont elles peuvent abuser pour l’offenser, et se perdre elles-mêmes ? Comment un dieu peut-il se faire homme, et comment l’auteur de la vie et de la nature peut-il mourir lui-même ? Comment un dieu unique peut-il devenir triple, sans nuire à son unité ? On nous répond, que toutes ces choses sont des mystères ; mais ces mystères détruisent l’existence même de Dieu. Ne seroit-il pas plus raisonnable d’admettre dans la nature, avec Zoroastre, ou Manès, deux principes, ou