Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/201

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& Socrate dit dans Criton : Qu’il n’est pas permis à un homme, qui a reçu une injure, de se venger par une autre injure.

Jésus oublioit, sans doute, qu’il parloit à des hommes, lorsque, pour les conduire à la perfection, il leur dit d’abandonner leurs possessions à l’avidité du premier ravisseur ; de tendre l’autre joue, pour recevoir un nouvel outrage ; de ne point résister à la violence la plus injuste ; de renoncer aux richesses périssables de ce monde ; de quitter maison, biens, parens, amis, pour le suivre ; de se refuser aux plaisirs, même les plus innocens. Qui ne voit, dans ces conseils sublimes, le langage de l’enthousiasme, de l’hyperbole ? Ces conseils merveilleux ne sont-ils pas faits pour décourager l’homme, et le jetter dans le désespoir ? La pratique littéral de ces choses ne seroit-elle pas destructive pour la société ?

Que dirons-nous de cette morale,