Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/202

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qui ordonne que le cœur se détache des objets que la raison lui ordonne d’aimer ? Refuser le bien-être que la nature nous présente, n’est-ce pas dédaigner les bienfaits de la divinité ? Quel bien réel peut-il résulter, pour la société, de ces vertus farouches et mélancoliques, que les chrétiens regardent comme des perfections ? Un homme devient-il bien utile à la société, quand son esprit est perpétuellement troublé par des terreurs imaginaires, par des idées lugubres, par de noires inquiétudes, qui l’empêchent de vaquer à ce qu’il doit à sa famille, à son propre pays, à ceux qui l’entourent ? S’il est conséquent à ces tristes principes, ne doit-il pas se rendre aussi insupportable à lui-même, qu’aux autres ?

On peut dire, en général, que le fanatisme et l’enthousiasme font la base de la morale du Christ ; les vertus, qu’il recommande, tendent à isoler les