Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/204

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Quels avantages, en effet, le genre humain peut-il tirer de ces vertus idéales, que les chrétiens nomment évangéliques, divines, théologales , qu’ils préférent aux vertus sociales, humaines et réelles, et sans lesquelles ils prétendent qu’on ne peut plaire à Dieu,

    nent aux préceptes de leur divin maître, nous en trouvons qui sont totalement contraires à l’équité & à la droite raison. En effet, lorsque Jésus dit : Faites-vous des amis dans le ciel avec les richesses acquises injustement, n’insinue-t-il pas visiblement, qu’on fait bien de voler, pour faire l’aumône aux pauvres ? Les interprêtes nous diront, sans doute, qu’il parle en parabole ; mais il es aisé d’en pénétrer le sens. Au reste, les Chrétiens pratiquent très-souvent le conseil de leur Dieu ; beaucoup d’entr’eux volent pendant toute leur vie, pour avoir le plaisir de faire des donations, à la mort, à des monasteres, & à des hôpitaux. Le Messie, dans un autre endroit, traite fort mal sa mere, qui le cherchoit. Il ordonne à ses disciples de s’emparer d’un âne. Il noye un troupeau de cochons, &c. En vérité, ces choses ne s’accordent point avec une bonne morale.