Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/277

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société politique ne pourroit subsister. Si l’on doutoit de cette assertion, que l’on écoute ce que disent les premiers docteurs de l’église, on verra que leur morale est totalement incompatible avec la conservation et la puissance d’un état. On verra que, selon Lactance, nul homme ne peut être soldat ; que, selon S. Justin, nul homme ne doit se marier ; que, selon Tertullien, nul homme ne peut être magistrat ; que, selon s Chrysostome, nul homme ne doit faire le commerce ; que, suivant un très-grand nombre, nul homme ne doit étudier. Enfin, en joignant ces maximes à celles du sauveur du monde, il en résultera qu’un chrétien, qui, comme il le doit, tend à sa perfection, est le membre le plus inutile à son pays, à sa famille, à tous ceux qui l’entourent ; c’est un contemplateur oisif, qui ne pense qu’à l’autre vie, qui n’a rien de commun avec les intérêts de ce monde, et qui n’a rien de plus pressé