Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/281

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comme des hommes tout divins, inſpirés par l’eſprit de Dieu, partageant ſa toute-puiſſance. Si chacun de leurs ſucceſſeurs ne jouit pas des mêmes prérogatives, dans l’opinion de quelques Chrétiens, le corps de leurs prêtres, ou l’Egliſe eſt continuellement illuminée par l’Eſprit ſaint, qui ne l’abandonne jamais ; elle jouit collectivement de l’infaillibilité, & par conſéquent ſes déciſions deviennent auſſi ſacrées que celles de la Divinité même, ou ne ſont qu’une révélation perpétuée.

D’après ces notions ſi grandes, que le chriſtianiſme nous donne du ſacerdoce, il doit, en vertu des droits qu’il tient de Jéſus-Chriſt lui-même, commander aux nations, ne trouver aucun obſtacle à ſes volontés, faire plier les Rois mêmes ſous ſon autorité. Ne ſoyons donc point ſurpris du pouvoir immenſe que les prêtres Chrétiens ont ſi longtems exercé dans le monde ; il dut être illimité, puiſqu’il ſe fondoit