Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/89

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pas un amas de qualités contradictoires, qui en font une enigme inexplicable ? Si, comme on le suppose, cette révélation est émanée de Dieu lui-même, comment se fier au dieu des chrétiens, qui se peint comme injuste, comme faux, comme dissimulé, comme tendant des piéges aux hommes, comme se plaisant à les séduire, à les aveugler, à les endurcir ; comme faisant des signes pour les tromper, comme répandant sur eux l’esprit de vertige et d’erreur[1] ? Ainsi, dès les premiers pas, l’homme, qui veut s’assurer de la révélation chrétienne, est jetté dans la défiance et dans la perpléxité ; il ne sait si le dieu, qui lui

  1. Dans l’Ecriture & les Peres de l’Eglise, Dieu est toujours représenté comme un séducteur. Il permet qu’Eve soit séduite par un serpent ; il endurcit le cœur de Pharaon ; Jésus-Christ est une pierre d’achoppement. Voilà les points de vue sous lesquels on nous montre la divinité.