Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/90

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a parlé, n’a pas dessein de le tromper lui-même, comme il en a trompé tant d’autres, de son propre aveu : d’ailleurs, n’est-il pas forcé de le penser, lorsqu’il voit les disputes interminables de ses guides sacrés, qui jamais n’ont pu s’accorder sur la façon d’entendre les oracles précis d’une divinité qui s’est expliquée.

Les incertitudes et les craintes de celui qui examine de bonne foi la révélation adoptée par les chrétiens, ne doivent-elles point redoubler, quand il voit que son dieu n’a prétendu se faire connoître qu’à quelques êtres favorisés, tandis qu’il a voulu rester caché pour le reste des mortels, à qui pourtant cette révélation étoit également nécessaire ? Comment saura-t-il s’il n’est pas du nombre de ceux à qui son dieu partial n’a pas voulu se faire connoître ? Son cœur ne doit-il pas se troubler à la vue d’un dieu, qui ne consent à se montrer, et à faire an-