Page:Holbach - Le Christianisme dévoilé, 1756.djvu/91

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noncer les décrets, qu’à un nombre d’hommes très-peu considérable, si on le compare à toute l’espece humaine ? N’est-il pas tenté d’accuser ce dieu d’une malice bien noire, en voyant que, faute de se manifester à tant de nations, il a causé, pendant une longue suite de siécles, leur perte nécessaire ? Quelle idée peut-il se former d’un dieu qui punit des millions d’hommes, pour avoir ignoré des loix secrettes, qu’il n’a lui-même publiées qu’à la dérobée, dans un coin obscur et ignoré de l’Asie ?

Ainsi, lorsque le chrétien consulte même les livres révélés, tout doit conspirer à le mettre en garde contre le dieu qui lui parle ; tout lui inspire de la défiance contre son caractere moral ; tout devient incertitude pour lui ; son dieu, de concert avec les interprêtes de ses prétendues volontés, semble avoir formé le projet de redoubler les ténébres de son ignorance. En